Culture des Bulbophyllum

Niveau : débutant à difficile (suivant l’espèce)

Les Bulbophyllum sont des orchidées qui invitent à un véritable voyage botanique et olfactif. Avec plus de 2 300 espèces à leur actif, ils détiennent le titre du plus grand genre d’orchidées au monde, surpassant même les bien connus Epidendrum et Dendrobium.

Au-delà de leur aspect, c’est leur parfum particulier qui intrigue les amateurs. Certaines espèces embaument l’air avec des notes allant de la sève aux carcasses en décomposition, attirant des mouches pour la pollinisation. L’odeur de quelques espèces telles que Bulbophyllum beccarii et Bulbophyllum fletcherianum est même désagréable au point que l’on dit qu’il est difficile d’entrer dans une serre quand ils sont en pleine floraison. Vous l’aurez compris, on est loin des parfums légers et floraux et des abeilles bucoliques !

Cependant, ces beautés exotiques, souvent redoutées pour leurs fragrances intenses, méritent une place dans le cœur des orchidophiles grâce à leurs fleurs parfois délicates, parfois extravagantes. Pour la plupart faciles à cultiver en intérieur ou en véranda, ils réclament juste une attention particulière aux conditions de culture.

Plongez dans le monde ensorcelant des Bulbophyllum avec notre guide de culture, et découvrez comment prendre soin de ces joyaux tropicaux. Que vous soyez déjà conquis par leur mystère ou que vous soyez sur le point de vous aventurer dans le royaume des orchidées exotiques, nos conseils vous guideront pour faire de votre expérience de culture un succès parfumé.

Les reconnaître

L’étymologie du nom Bulbophyllum vient du grec bolbos, qui signifie « bulbe » et de phyllon, « feuille », faisant référence aux pseudobulbes qui ne portent généralement qu’une seule feuille en leur sommet. Ce sont des espèces épiphytes ou lithophytes, c’est-à-dire qui poussent sur d’autres plantes ou des rochers.

Petits ou grands, avec une jolie fleur étoilée, les Bulbophyllum sont très variés avec plus de 2 300 espèces et certains sont encore découverts actuellement. Du somptueux Bulbophyllum phalaenopsis, dont les feuilles peuvent dépasser le mètre de long, aux délicats Bulbophyllum minutissimum et Bulbophyllum moniliforme, parmi les plus petites orchidées au monde, la diversité de ce genre d’orchidées est stupéfiante.

Les tiges des Bulbophyllum se composent d’un rhizome rampant et de pseudobulbes, sortes de tiges renflées. Leurs racines fines s’ancrent sur la surface des arbres ou des rochers. Au sommet de chaque pseudobulbe se développe une, plus rarement deux feuilles charnues et coriaces, et de une à plusieurs fleurs s’alignent le long d’une tige florale surgissant depuis la base du pseudobulbe lorsqu’il a fini sa croissance.

Cependant, ce qui capte l’attention des passionnés, c’est leur fragrance distinctive. Leur floraison peut dégager des odeurs évoquant la sève, l’urine, le sang, voire des carcasses en décomposition. Mais toutes les espèces ne sont pas aussi nauséabondes, certaines diffusant des fragrances fruitées douces et agréables.

Cultiver et faire refleurir les Bulbophyllum

Les orchidées Bulbophyllum sont souvent cultivés pour leur attrait botanique plutôt que floral. Néanmoins, la plupart des variétés disponibles chez les producteurs d’orchidées ont une floraison intéressante et peuvent s’épanouir dans nos intérieurs. Pour une culture optimale de ces orchidées pour la plupart tropicales, une serre ou un terrarium sont recommandés.

Les besoins de culture peuvent changer d’une espèce à l’autre. Il nécessaire de connaître la provenance exacte de la plante pour estimer ses besoins en chaleur et en eau. Lors de l’achat, demandez au vendeur ou faites une recherche sur internet, vous devriez y trouver le climat d’origine pour la plupart des espèces et variétés.

Vous trouverez ici des conseils essentiels pour choyer ces spécimens, car les lignes directrices décrites ci-dessous sont adaptées pour les variétés les plus couramment vendues.

Luminosité

Les Bulbophyllum ont besoin d’une bonne luminosité pour se développer. Placez-les à moins de 50 cm d’une fenêtre pour qu’ils reçoivent une bonne luminosité, mais évitez le plein soleil. Au besoin, protégez-les des rayons directs du soleil à l’aide d’un léger voile.

Il est important de noter que les Bulbophyllum africains ont en général besoin de plus de lumière pour fleurir généreusement voire même fleurir tout court.

Température

La plupart des Bulbophyllum des climats chauds supportent bien les températures de nos intérieurs, mais les besoins varient notablement d’une espèce à l’autre. Encore une fois, pour vous assurer de répondre à leurs exigences, prenez le temps de vous informer lors de l’acquisition d’une nouvelle orchidée. Cette démarche vous permettra de discerner les variétés adaptées à une culture en intérieur de celles qui prospéreront davantage dans une serre chaude ou tempérée.

Arrosage et engrais

Quand arroser ?

La plupart des Bulbophyllum doivent être arrosés régulièrement toute l’année. L’arrosage doit être abondant, à l’eau non calcaire, le matin, environ deux fois par semaine en période de croissance (d’avril à septembre) pour garder le substrat humide et tous les 7 à 10 jours le reste de l’année pour laisser au substrat le temps de sécher un peu. La quantité d’eau apportée doit être au moins égale au volume du pot. Faites bien égoutter et ne laissez pas d’eau dans la soucoupe ou le cache-pot.

Évitez de mouiller le cœur des jeunes pousses qui sont sensibles à la pourriture, un arrosage par trempage du pot est alors recommandé.

Certains Bulbophyllum proviennent de régions qui connaissent une saison sèche, ils ont donc besoin d’une période de repos marquée où il ne faudra arroser que rarement afin d’éviter que leurs pseudobulbes se dessèchent. C’est le cas du Bulbophyllum polliculosum, qui est caduque. On les place donc dans une situation ombragée durant leur repos et on les rempote rarement.

La tenue sur le long terme des petites espèces de Bulbophyllum en pot dans un appartement ou un intérieur sans espace de culture approprié est délicate car beaucoup d’espèces demandent une hygrométrie élevée et de la circulation d’air. Il sera donc indispensable de vous renseigner sur les besoins de l’espèce avant l’achat.

Quelle eau utiliser ?

Votre orchidée Bulbophyllum a besoin d’une eau eau tempérée non calcaire. Idéalement, utilisez de l’eau de pluie ou de l’eau osmosée, à laquelle vous ajoutez de l’engrais adapté aux orchidées. Si ce n’est pas possible, utilisez de l’eau du robinet passée dans une carafe filtrante ou que vous aurez laissée reposer dans une carafe durant 24h pour laisser au chlore le temps de s’évaporer.

Faut-il donner de l’engrais ?

Les Bulbophyllum sont relativement gourmands en engrais. Lorsque la plante est en croissance active (développement de feuilles, racines ou fleurs), fertilisez à chaque arrosage avec un engrais adapté. Il est inutile de fertiliser lorsque la plante ne pousse pas.

Rempotage

Le rempotage s’effectue tous les deux ans, hors floraison, au printemps ou en été. Les orchidées Bulbophyllum peuvent être cultivées sur plaque ou en pot. On utilise aussi les paniers et les coupes, qui ont l’avantage de laisser la place au rhizome de se développer. Pour optimiser la place, vous pouvez également utiliser un pot transparent que vous ne remplirez de substrat qu’au trois-quarts du volume. Grâce à cette petite astuce, les nouvelles pousses suivront les parois du pot et les jeunes pseudobulbes resteront dedans au lieu d’en sortir immédiatement.

Quel substrat utiliser ?

Pour une culture en pot, nous vous recommandons un mélange à parts égales d’écorces moyennes (granulométrie 9-12 mm), de perlite et d’un élément rétenteur d’eau, comme de la sphaigne ou de la mousse polyuréthane.

Vidéo sur la présentation des Bulbophyllum

Merci à C. Bou et M. Leroux pour leur contribution.

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